Le protocole SMTP
09/02/2005
 Christian CALECA 
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Installation de Postfix

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Configuration

Nous l'avons dit, pour un petit réseau local, un P200 avec 128 Mo de RAM suffit très largement. Nous utilisons ici une Mandrake 9, qui normalement, installe Postfix par défaut. Postfix se trouve en paquetages binaires pour toutes les grandes distributions Linux (RedHat, Debian, Mandrake...). 

La machine en question s'appelle gw1.maison.mrs dans le réseau local. La commande : 

hostname

affiche donc :

gw1.maison.mrs

Vérifications

Avant d'installer Postfix, il serait bon de vérifier si, par hasard, ce ne serait pas déjà fait, et il y a de fortes chances que ce soit fait. Pourquoi? Parce que le service de messagerie est un service "de base" chez UNIX. Il est fort probable que votre distribution Linux ait installé un MTA .

Le moyen le plus simple, c'est de vérifier la présence d'un service appelé "postfix" dans le répertoire "/etc/rc.d/init.d", et de vérifier que ce service est démarré dans le "runlevel" que vous utilisez (3 ou 5, suivant que vous démarrez en mode texte ou en mode graphique).

La commande (sous root):

/etc/init.d/postfix status

devrait donner un résultat explicite :

Avant tout...

Postfix doit tourner

Avec la configuration par défaut, Postfix doit pouvoir tourner. Vérifiez que c'est le cas, comme vu plus haut.

Les aliases

Les aliases servent à rediriger les messages entrants pour un utilisateur vers un autre utilisateur. Le fichier /etc/postfix/aliases est là pour définir des sortes de redirections. En l'observant, vous constaterez qu'il existe beaucoup d'utilisateurs "fantômes", tous renvoyés vers "root".

Il faut savoir que Postfix n'a en principe pas le droit d'envoyer des messages à root. Vous avez, bien sûr, sur votre machine Linux, un compte d'utilisateur "normal" (pas root). C'est le moment de modifier  le fichier des "aliases" pour rediriger "root" vers cet utilisateur. Il faut le faire, c'est impératif. Sur ma configuration, il existe un compte "chris" et la dernière ligne de /etc/postfix/aliases est de la forme :

root: chris

Faites la modification adaptée à votre utilisateur et relancez Postfix par un :

postfix reload

Dans la suite, nous appellerons ce compte : "user".

La fonction d'alias est plus largement détaillée plus loin dans cette page.

Premier test : messagerie locale

Il existe un fichier de logs très utile pour nous : /var/log/mail/info. Nous allons l'utiliser en permanence dans la suite.

Ouvrez une console sous root et faites :

tail -f /var/log/mail/info

Ceci vous permettra de suivre ce qu'il se passe plus facilement.

Nous allons, en restant complètement en local, envoyer un message à root, en étant l'utilisateur normal, celui que nous avons choisi comme alias de root, et que nous avons convenu d'appeler "user".

Ouvrez une deuxième console avec "user".

nous allons envoyer un message à "root" avec l'outil, spartiate, certes, mais installé par défaut dans Mandrake :  "mail".

[chris@gw1 chris]$ mail root
Subject: test interne
coucou
.
Cc:
[chris@gw1 chris]$

Il n'est pas nécessaire d'indiquer l'adresse de "root". Sous entendu, c'est le root local. Nous entrons en mode interactif, mail demande d'abord le sujet du message. Ensuite il faut saisir le texte du message, en le terminant par une ligne qui ne contient q'un point. 

Mail demande alors d'éventuels destinataires en "carbon copy", nous laissons cette ligne vide. Un "return" et c'est fini.

Observons le journal dans la console root :

May 11 15:21:22 
   gw1 postfix/nqmgr[4056]: 351BD800081: 
   from=<chris@gw1.maison.mrs>, size=220, nrcpt=1 (queue active)
May 11 15:21:22 
    gw1 postfix/local[4256]: 351BD800081: 
    to=<chris@gw1.maison.mrs>, orig_to=<root>, 
    relay=local, delay=0, status=sent ("|/usr/bin/procmail -Y -a $DOMAIN")

Tout semble s'être bien  passé. Notez que le destinataire n'est pas root mais chris, le système d'alias a fonctionné correctement. Nous devons donc retrouver ce message dans notre boîte aux lettre (celle de chris) :

[chris@gw1 chris]$ mail
Mail version 8.1.1 6/6/93. Type ? for help.
"/var/spool/mail/chris": 2 messages 1 new
1 MAILER-DAEMON@gw1 Sat May 10 19:20 13/550 "DON'T DELETE THIS MESSAGE -- FOLDER INTERNAL DATA"
>N 2 chris@gw1.maison Sun May 11 15:21 12/371 "test interne"
&

La commande "mail" toute seule permet de consulter ses messages. La partie surlignée indique un nouveau message. Nous tapons :

& t 2
Message 2:
From chris@gw1.maison.mrs Sun May 11 15:21:22 2003
X-Original-To: root
Delivered-To: postfix@gw1.maison.mrs
To: root@gw1.maison.mrs
Subject: test interne
Date: Sun, 11 May 2003 15:21:22 +0200 (CEST)
From: chris@gw1.maison.mrs (Christian Caléca)

coucou

&

Tout va bien, en local, ça fonctionne.

Quittons proprement mail en tapant juste un "q" ;

& q
Saved 1 message in mbox
Held 1 message in /var/spool/mail/chris
[chris@gw1 chris]$

Bien. Essayons maintenant, en étant root d'envoyer un message à chris :

Je ne détaille pas trop, voici la séquence :

## On passe en root pour envoyer...
[chris@gw1 chris]$ su root
Password:
[root@gw1 chris]# mail chris
Subject: de root a chris
re coucou
.
Cc:
## On quitte root pour revenir en chris...
[root@gw1 chris]# exit
exit
[chris@gw1 chris]$ mail
Mail version 8.1.1 6/6/93. Type ? for help.
"/var/spool/mail/chris": 2 messages 1 new
1 MAILER-DAEMON@gw1 Sat May 10 19:20 13/550 "DON'T DELETE THIS MESSAGE -- FOLDER INTERNAL DATA"
>N 2 root@gw1.maison. Sun May 11 15:42 12/374 "de root a chris"
& t 2
Message 2:
From root@gw1.maison.mrs Sun May 11 15:42:21 2003
X-Original-To: chris
Delivered-To: chris@gw1.maison.mrs
To: chris@gw1.maison.mrs
Subject: de root a chris
Date: Sun, 11 May 2003 15:42:21 +0200 (CEST)
From: root@gw1.maison.mrs (Christian Caleca) ### Voir remarque plus bas.

re coucou

& x
[chris@gw1 chris]$

Et dans le log, nous voyons :

May 11 15:42:21 
     gw1 postfix/nqmgr[4056]: 63F3F800081: 
     from=<root@gw1.maison.mrs>, size=226, nrcpt=1 (queue active)
May 11 15:42:21 
     gw1 postfix/local[4333]: 63F3F800081: 
     to=<chris@gw1.maison.mrs>, orig_to=<chris>, 
     relay=local, delay=0, status=sent ("|/usr/bin/procmail -Y -a $DOMAIN")

Tout va toujours bien. Si root apparaît comme Christian Caleca, c'est que le fichier /etc/passwd a été modifié à la ligne "root"  comme suit :

root:x:0:0:Christian Caleca:/root:/bin/bash

Deuxième test :  vers dehors

Puisque tout se passe bien en local, essayons maintenant d'envoyer un message distant :

[chris@gw1 chris]$ mail christian.caleca@free.fr
Subject: test distant
re re coucou
.
Cc:
[chris@gw1 chris]$

Je m'envoie un message dans ma boîte aux lettres chez Free. Voyons le journal :

May 11 16:06:23 
    gw1 postfix/pickup[4746]: 61D3F800081: uid=501 from=<chris>
May 11 16:06:23 
    gw1 postfix/cleanup[4844]: 61D3F800081: message-id=<20030511140623.61D3F800081@gw1.maison.mrs>
May 11 16:06:23 
    gw1 postfix/nqmgr[4747]: 61D3F800081: 
    from=<chris@gw1.maison.mrs>, size=227, nrcpt=1 (queue active)
May 11 16:06:57 
     gw1 postfix/smtp[4846]: 61D3F800081: 
     to=<christian.caleca@free.fr>, 
     relay=mx.free.fr[213.228.0.13], delay=34, 
     status=bounced (host mx.free.fr[213.228.0.13] 
     said: 553 sorry, your envelope sender domain must exist (#5.7.1) (in reply to MAIL FROM command))
May 11 16:06:57 
     gw1 postfix/cleanup[4844]: 25CD28000BD: message-id=<20030511140657.25CD28000BD@gw1.maison.mrs>
May 11 16:06:57 
     gw1 postfix/nqmgr[4747]: 25CD28000BD: from=<>, size=2042, nrcpt=1 (queue active)
May 11 16:06:57 
     gw1 postfix/local[4849]: 25CD28000BD: to=<chris@gw1.maison.mrs>, 
     relay=local, delay=0, status=sent ("|/usr/bin/procmail -Y -a $DOMAIN")

Là, si j'ose ainsi m'exprimer, ça ne sent pas très bon... La zone surlignée indique l'erreur 553, explicitement indiquée par le texte "le domaine de l'enveloppe de l'émetteur doit exister" et maison.mrs, c'est un domaine "en bois" qui n'est pas connu sur le Net.

Les lignes qui suivent dans le log semblent indiquer qu'un message a été envoyé  en local à chris@gw1.maison.mrs. Allons voir ça.

[chris@gw1 chris]$ mail
Mail version 8.1.1 6/6/93. Type ? for help.
"/var/spool/mail/chris": 2 messages 1 new
1 MAILER-DAEMON@pchris Sat May 10 19:20 13/550 "DON'T DELETE THIS MESSAGE -- FOLDER INTERNAL DATA"
>N 2 MAILER-DAEMON@pchris Sun May 11 16:06 63/2125 "Undelivered Mail Returned to Sender"
& t 2
Message 2:
From MAILER-DAEMON Sun May 11 16:06:57 2003
X-Original-To: chris@gw1.maison.mrs
Delivered-To: chris@gw1.maison.mrs
Date: Sun, 11 May 2003 16:06:57 +0200 (CEST)
From: MAILER-DAEMON@gw1.maison.mrs (Mail Delivery System)
Subject: Undelivered Mail Returned to Sender
To: chris@gw1.maison.mrs
MIME-Version: 1.0
Content-Type: multipart/report; report-type=delivery-status;
boundary="61D3F800081.1052662017/gw1.maison.mrs"

This is a MIME-encapsulated message.

--61D3F800081.1052662017/gw1.maison.mrs
Content-Description: Notification
Content-Type: text/plain

This is the Postfix program at host gw1.maison.mrs.

I'm sorry to have to inform you that the message returned
below could not be delivered to one or more destinations.

For further assistance, please send mail to <postmaster>

If you do so, please include this problem report. You can
delete your own text from the message returned below.

The Postfix program

<christian.caleca@free.fr>: host mx.free.fr[213.228.0.13] said: 553 sorry, your
envelope sender domain must exist (#5.7.1) (in reply to MAIL FROM command)

--61D3F800081.1052662017/gw1.maison.mrs
Content-Description: Delivery error report
Content-Type: message/delivery-status

Reporting-MTA: dns; gw1.maison.mrs
Arrival-Date: Sun, 11 May 2003 16:06:23 +0200 (CEST)

Final-Recipient: rfc822; christian.caleca@free.fr
Action: failed
Status: 5.0.0
Diagnostic-Code: X-Postfix; host mx.free.fr[213.228.0.13] said: 553 sorry, your
envelope sender domain must exist (#5.7.1) (in reply to MAIL FROM command)

--61D3F800081.1052662017/gw1.maison.mrs
Content-Description: Undelivered Message
Content-Type: message/rfc822

To: christian.caleca@free.fr
Subject: test distant
Message-Id: <20030511140623.61D3F800081@gw1.maison.mrs>
Date: Sun, 11 May 2003 16:06:23 +0200 (CEST)
From: chris@gw1.maison.mrs (Christian Caléca)

re re coucou

--61D3F800081.1052662017/gw1.maison.mrs--

&

Le "MAILER-DAEMON"  renvoie un message à l'expéditeur, lui indiquant que son message a été refusé avec la raison de ce refus et la copie du message refusé. Ca n'a pas marché, mais ça l'a fait proprement.

Première panne, premier remède

Tout utilisateur d'une machine Linux, avec un MTA installé, dispose par le fait d'une adresse locale de la forme : 

 utilisateur@nom.pleinement.qualifié.de.la.machine.

Dans notre cas, pour l'utilisateur "chris", ça donnera : 

chris@gw1.maison.mrs

Lorsque chris va utiliser "mail", ce dernier exploitera par défaut cette adresse comme étant celle de l'expéditeur. Ca ne pose aucun problème dans la messagerie locale, ça en pose naturellement un si chris envoie un message "à l'étranger" (chez free, dans l'exemple). En effet, l'adresse de l'émetteur n'a aucune validité sur le Net, puisque le domaine maison.mrs n'existe pas. Notez que l'on trouve encore quelques MTA extérieurs, qui ne font pas cette vérification.

Sauf si vous travaillez sur la machine qui héberge le MTA, avec un MUA (client de messagerie) aussi rudimentaire que "mail", ça ne gênera pas. En effet, un MUA plus évolué vous permettra de paramétrer une adresse d'auteur autre.

 Il existe cependant un moyen de résoudre ce problème, si vous devez envoyer des messages depuis l'hôte du MTA. Il existe en effet une foule de bonnes raisons pour définir des scripts qui vous enverront des messages dans une boîte aux lettres distante...

Changer l'adresse de l'expéditeur

Il nous faut remplacer les adresses du genre "root@gw1.maison.mrs" par une vraie adresse comme "christian.caleca@free.fr".

C'est tout à fait réalisable grâce à la fonction de réécriture d'adresse. 

Mode opératoire

postmap /etc/postfix/sender_canonical" 

(Cette commande a pour effet de créer un fichier de base de données appelé sender_canonical.db dans le même répertoire.

postfix reload

Et voilà. Maintenant, si j'envoie un message avec "mail" en tant que "root" ou "chris", le champ "From:" ne contiendra plus "root@gw1.maison.mrs", mais "christian.caleca@free.fr

Troisième test :  depuis un poste client du LAN

Ne faisons pas de "suspens" inutile, dans la configuration initiale de Postfix, il y a de fortes chances pour que ça ne fonctionne pas. Pour des raisons de sécurité, votre MTA est probablement configuré pour ne pas accepter de messages venant d'ailleurs que de "localhost"

Modification minimale de la configuration

Bien. Passons maintenant sur un poste du réseau privé. Nous allons utiliser Outlook Express.

personnel Nous allons dans le menu Outils/Comptes, Onglet "courrier", puis un double click sur le compte par défaut...

Dans les propriétés de ce compte, pour le courrier sortant, remplacez votre actuel serveur SMTP par:

  • Le nom DNS de votre passerelle Linux si vous avez déjà configuré votre DNS personnel
  • L'adresse IP de votre passerelle sur le réseau privé sinon.

C'est fait, il ne reste plus qu'à cliquer sur OK.

Nous nous envoyons à nous même un message bien senti du genre "Bonjour tout le monde"... Un tout petit instant d'attente et nous allons consulter notre boîte aux lettres:

Return-Path: <christian.caleca@free.fr>
Delivered-To: online.fr-christian.caleca@free.fr
Received: (qmail 8844 invoked from network); 21 May 2000 17:53:06 +0200
Received: from gw1.maison.mrs (62.161.101.80) 
          by mrelay3-2.free.fr with SMTP; 21 May 2000 17:53:06 +0200
Received: from chris (pchris.maison.mrs [192.168.0.10])
          by gw1.maison.mrs (Postfix) with SMTP id 022A11029A
for <christian.caleca@free.fr>; Sun, 21 May 2000 17:52:56 +0200 (CEST)
Message-ID: <00a601bfc33c$9e749dc0$0a00a8c0@maison.mrs>
From: "Christian CALECA" <christian.caleca@free.fr>
To: <christian.caleca@free.fr>
Subject: Test Postfix
Date: Sun, 21 May 2000 17:52:50 +0200
MIME-Version: 1.0
Content-Type: text/plain;
charset="iso-8859-1"
Content-Transfer-Encoding: 7bit
X-Priority: 3
X-MSMail-Priority: Normal
X-Mailer: Microsoft Outlook Express 5.00.2919.6600
X-MimeOLE: Produced By Microsoft MimeOLE V5.00.2919.6600

Bonjour tout le monde

Il y est! 

Notez les lignes surlignées, votre SMTP fonctionne comme les vrais (d'ailleurs, c'en est un), il s'inscrit dans l'itinéraire suivi.

Premier bilan

Nous avons un MTA en état de marche, qui devrait pouvoir nous permettre de livrer directement notre courrier aux destinataires.

Malheureusement, à cause des problèmes de spam qui vont sans cesse croissants, Nous allons rapidement nous heurter à bon nombre de restrictions imposées par les administrateurs des SMTP des divers domaines destinataires.

Nous en avons déjà vu une, minimaliste, qui consiste à vérifier que le domaine de l'expéditeur est un domaine valide, Nous allons en voir dans la suite beaucoup d'autres.


Configuration minimale de Postfix

Sécurités minimales

Votre MTA est connecté à l'Internet de façon permanente. A priori, il sait faire tout ce qu'un MTA peut faire :

Il peut éventuellement servir de serveur SMTP à n'importe qui, il ne faut pas que cela puisse se faire. Nous l'avons déjà dit, les administrateurs de messageries prennent quelques précautions pour empêcher la propagation de certains messages indésirables, spams, messages contenant des virus, et autres perversités humaines. Il est facile de repérer un serveur SMTP à l'écoute sur le port 25 et d'essayer ensuite de s'en servir de relais. Vous risqueriez de vous retrouver "vecteur d'immondices".
De plus, si votre MTA sert "au peuple des spammers", votre FAI aura tôt fait de vous repérer et vous aurez alors probablement beaucoup d'ennuis...

La précaution élémentaire que nous avons prise plus haut, sur le paramètre "inet_interfaces" constitue un strict minimum.

Dans un cas simple où votre MTA ne doit servir que dans les cas suivants :

  • envoi de messages depuis votre domaine vers l'extérieur,
  • envoi de messages locaux à destination d'utilisateurs de votre domaine (le même que celui de votre MTA), mais uniquement depuis le LAN (réseau local),

Vous pourrez toujours bloquer le port 25 en entrée sur l'interface côté Internet. De l'extérieur, on ne verra même plus que vous avez un SMTP.

Si vous disposez d'un domaine "officiel" sur le Net et que vous souhaitez exploiter votre MTA pour recevoir des messages depuis l'extérieur, ce sera un peu plus compliqué. Nous ne verrons pas en détail ici comment faire, disons juste que le paramètre "mydestination" vous permettra d'expliquer à Postfix qu'il ne doit accepter de messages venant de dehors qu'à la condition que ces messages lui soient destinés. Autrement dit, un message venant de dehors, à destination de @mondomaine.tld (si ce domaine est valide sur le Net), on acceptera. Mais un message entrant de dehors à destination de @nimportequelautredoamine.tld, on refusera de relayer.

Mais ce type de fonctionnement dépasse largement le cadre de cet exposé.

Comment configurer Postfix

Postfix se configure, nous l'avons vu,  à partir d'un unique fichier: "main.cf" que l'on trouve normalement dans /etc/postfix/. Ce fichier est largement documenté, comme vous avez pu le constater.

Le gros problème que l'on rencontre, c'est la qualité de la documentation qui, visiblement, s'adresse uniquement à des spécialistes de la messagerie qui connaissent déjà bien "Sendmail", ce qui, du reste, est souvent le cas des documentations de MTA. Celle d' "exim" est peut-être encore pire à ce niveau.

Si vous souhaitez remplacer "Root" par votre vrai nom dans l'identifiant de l'émetteur, il suffit de mettre à jour le fichier /etc/passwd. Chaque utilisateur peut  y être référencé non seulement par son nom d'utilisateur, mais également par son vrai nom, c'est la partie soulignée dans l'exemple suivant:

root:x:0:0:L'Administrateur:/root:/bin/bash

Cette partie peut être vide ou contenir le nom d'utilisateur, ou encore le nom complet que vous voulez voir apparaître.


Le luxe :

Construire une messagerie privée

Pourquoi ne pas profiter de Postfix pour réaliser une messagerie interne ? Cette messagerie permettrait à chaque utilisateur du réseau privé de disposer d'une boîte aux lettres personnelle en local. Au point où nous en sommes, c'est tellement simple à réaliser que ce serait bête de s'en priver. D'ailleurs, elle fonctionne déjà. A quoi ça sert ? Dans un réseau domestique, à pas grand chose, il faut bien le reconnaître. De plus, ces boîtes ne seront pas accessibles simplement depuis l'Internet, du fait de l'IP dynamique. En entreprise en revanche, ça peut présenter de nombreux intérêts, mais ça nous mènerait trop loin de les détailler ici:

Remarques préliminaires

Mode opératoire

Pour résoudre ces petits problèmes, nous devons donc:

Rediriger les messages: La table des alias

Il existe dans le répertoire /etc/postfix un fichier intitulé "aliases". Il a l'allure suivante:

# Basic system aliases -- these MUST be present.
MAILER-DAEMON:	postmaster
postmaster:	root
# General redirections for pseudo accounts.
bin:		root
daemon:		root
games:		root
ingres:		root
nobody:		root
system:		root
toor:		root
uucp:		root
# Well-known aliases.
manager:	root
dumper:		root
operator:	root
# trap decode to catch security attacks
decode:		root
# Person who should get root's mail
root:		chris

Il s'agit d'une liste de noms d'utilisateurs qui n'ont pas de boîte aux lettres, mais qui peuvent recevoir des messages. Ces messages sont alors redirigés vers un autre utilisateur.

Dans le fichier d'origine, les noms de gauche sont des noms fictifs ou des noms de services. Ce sont des utilisateurs créés pour les besoins de service, ils ne correspondent pas à des utilisateurs "humains". Ils sont tous redirigés vers "root" .

Nous savons cependant que Postfix ne peut pas poster de messages à "root". Il faut donc rediriger "root" vers un autre utilisateur réel, ici "chris", sur la dernière ligne.

Le serveur POP3 (ou IMAP4)

Pour permettre la consultation de sa boîte aux lettres à distance, il suffit d'installer le daemon "IMAP" fourni dans les distributions Mandrake. Ce daemon va écouter sur le port 110 et répondra aux requêtes des MUA. Il faut vérifier que dans le fichier "/etc/inetd.conf" les lignes:

sont activées (pas de # devant). Si ce n'est pas le cas, il faut enlever ce #, enregistrer et relancer le daemon inetd (commande "killall -HUP inetd")

Si vous utilisez xinetd, ce qui est le cas des distributions Mandrake récentes, c'est un petit peu différent.

Le répertoire /etc/xinetd.d/ contient normalement deux fichiers :

Vérification avec un client du réseau privé

Nous allons sur un poste du réseau, dans notre MUA (ici Outlook Express) nous allons créer un nouveau compte de messagerie POP3 (Nous pourrions en profiter pour utiliser IMAP, mais ce n'est pas l'objet de ce chapitre. Les curieux peuvent essayer...).

gateway Création du compte dans Outlook Express.

Notez l'adresse d'e-mail.

gateway Le serveur POP est donc choisi comme étant la passerelle Linux (Si vous n'avez pas de DNS pour votre réseau local, indiquez l'adresse IP de l'hôte dans le réseau privé, 192.168.0.253 chez moi).

Le nom d'utilisateur est connu sur l'hôte linux, le mot de passe est celui de "chris" sur la passerelle.

Autrement dit, le "login" correspond à celui de l'utilisateur "chris" sur l'hôte linux.

pop On envoie un message à "root" en utilisant ce compte...

Notez les adresses de l'émetteur et du destinataire.

pop On va lire la boite aux lettres de ce compte... Ca marche.

Rappelez-vous ce qui a été fait, nous avons créé un compte pour l'utilisateur "chris" sur gw2.maison.mrs , nous avons envoyé un message à "root", nous le récupérons, à distance, dans la boîte de "chris".

Le fonctionnement est donc bien celui souhaité.

Le contrat est rempli :

Le luxe du luxe

Ce serait bien si l'on pouvait, comme chez les vrais, envoyer un message interne à un utilisateur avec une adresse de la forme "chris@maison.mrs" à la place de "chris@gateway2.maison.mrs"... 

Mais Postfix est un VRAI MTA, c'est donc possible.

Un petit tour dans /etc/postfix/main.cf...

Ca doit fonctionner correctement.

Note :
Vous avez peut-être constaté que gw1 est devenu gateway2 au cours du temps ? Rien d'affolant à cela, cette machine est là pour faire des tests. C'est toujours une bonne idée de pouvoir faire des tests ailleurs que sur la machine dite "stabilisée".


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