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Le schéma qui suit, simplifié à l'extrême, n'est pas pour autant faux. Il peut convenir dans le cas du dégroupage.
La machine que l'abonné connecte à l'internet. Peu importent la plate forme matérielle et le système d'exploitation, pourvu que ce dernier supporte le réseau TCP/IP.
Modulateur/Démodulateur. Une boîte dont la fonction est assez similaire à celle du modem RTC, à part qu'ici, elle est conçue pour la technologie DSL.
Digital Subscriber Line Access Multiplexer. C'est une sorte d'entonnoir ou de gouttière, qui ramasse les flux numériques de chaque abonné et les fait converger par multiplexage sur un seul lien à fort débit.
Vis à vis de chaque abonné, le DSLAM apparaît comme un modem ADSL.
Broadband Access Server. Là, il va falloir devenir un peu plus technique. Lorsque l'on a réussi une connexion avec son FAI, on a établi un lien PPP (Point to Point Protocol) entre son ordinateur et le BAS. Ce lien PPP va transporter les protocoles supérieurs IP, TCP, UDP ICMP...
C'est au niveau du BAS que l'authentification du client va se faire et que les paramètres IP vont être transmis (serveur RADIUS, généralement).
C'est l'équipement qui va assurer la liaison entre le BAS et le réseau du fournisseur d'accès. Nous avons vu que le lien n°4 relie le BAS à ce routeur et que les données circulent généralement dans un tunnel de type L2TP (Layer 2 Tunnel Protocol). Il s'agit de construire un VPN (Virtual Private Network : réseau privé virtuel) entre le BAS et le réseau du fournisseur d'accès.
Sur l'illustration ci dessus :
1. Représente le "bout de câble" qui relie votre machine au modem. Ce bout de câble peut être de type :
Ethernet,
USB,
Hertzien (pas de câble, mais une onde électromagnétique), dans le cas d'un modem/routeur WIFI.
2. Représente votre ligne téléphonique, c'est une paire de fils de cuivre qui va de votre prise murale jusqu'au concentrateur de l'opérateur de téléphonie. Cette ligne va véhiculer la téléphonie traditionnelle (POTS) et les porteuses ADSL. La séparation des services se fait au moyen d'un filtre séparateur (Splitter) qui peut être extérieur, mais aussi intégré au modem.
Par quelle magie peut-on téléphoner en même temps qu'on est connecté à l'internet ? Dit plus techniquement, Comment peut-on utiliser simultanément POTS et xDSL ? Ce n'est bien entendu pas de la magie, mais du filtrage. Le POTS utilise les fréquences comprises entre 30 Hz et 36 KHz, alors que xDSL utilise les fréquences au dessus de 4 KHz. Il suffit de réaliser un filtre passe bas (0 à 4 KHz) dont la sortie sera reliée à l'installation téléphonique et un filtre passe haut (de 4 KHz à autant que possible) dont la sortie sera reliée au modem DSL. On appelle ça du multiplexage spatial.
3. Représente le lien à fort débit (généralement de la fibre optique) qui véhicule les données numériques de l'ensemble des abonnés connectés au même DSLAM.
4. Est encore un lien à fort débit, qui relie le BAS au réseau de votre FAI. Ce lien va offrir des "tunnels", nous en verrons l'utilité plus loin.
5. Nous sommes maintenant sur le réseau du fournisseur d'accès.
Les opérateurs de télécom aiment ATM (Asynchronous Transfert Mode). Pourquoi ? Parce que ATM est très bien adapté au transport de paquets commutés, avec des circuits (virtuels) point à point, avec une gestion de QoS (Quality of Service) fine, autant de services utiles pour passer sur le même réseau de la téléphonie, de la vidéo et des données informatiques.
Comparativement, les réseaux informatiques aiment Ethernet, qui n'a absolument rien à voir avec ATM, si ce n'est que, dans le modèle OSI à 7 couches, les deux protocoles pourraient à la rigueur être situés au même niveau (2). C'est en grande partie faux, ATM peut remplacer non seulement Ethernet mais aussi IP, voire TCP. Mais pour ce qui nous intéresse ici, ATM transportera de l'IP ou du PPP et donc jouera un rôle similaire à Ethernet.
ATM propose une couche d'abstraction : AAL5 (ATM Abstraction Layer 5) qui permet de transporter à peu près tout autre protocole de réseau. Ainsi, par le biais de cette couche d'abstraction, ATM peut transporter (avec tout ce qu'il y aurait au dessus):
de l'Ethernet (niveau 2),
du PPP (niveau 2),
de l'IP (niveau 3)...
Tout ceci a son importance pour bien comprendre toute la fine cuisine élaborée par les opérateurs.
Le tronçon 3 de l'illustration a comme support ATM.
Le tronçon 4 est spécifié comme du "réseau IP", mais par quoi est transportée la couche IP ? Seul l'opérateur du réseau pourra le dire. IP peut en effet être transporté par ATM, par Ethernet, par Ethernet sur ATM...
Ce qui peut paraitre surprenant, c'est que le tronçon 2 (entre votre prise téléphonique et le DSLAM) utilise également ATM. Autrement dit, votre modem ADSL est un terminal ATM.
Entre votre ordinateur et votre modem, ça pourra être :
de l'Ethernet si :
votre modem dispose d'une prise Ethernet et votre machine d'une interface réseau également Ethernet,
votre modem est un modem USB, qui n'est qu'une liaison série, sur laquelle on va simuler un lien Ethernet, grâce au "driver" à installer avec le modem,
de l'ATM si :
votre modem dispose d'une prise ATM et votre machine d'une interface réseau également ATM (cas fort peu probable, vu le prix),
votre modem est un modem USB, qui n'est qu'une liaison série, sur laquelle on va simuler un lien ATM, grâce au "driver" à installer avec le modem.
On va construire un lien PPP, qui doit aller de votre ordinateur jusqu'au BAS, et qui sera porté :
par Ethernet (PPPoE : PPP over Ethernet) entre votre machine et le modem, si la liaison en dessous est de type Ethernet,
par ATM (PPPoA : PPP over ATM) entre votre machine et le modem, si la liaison en dessous est de type ATM.
Entre le modem et le BAS, ce n'est à la limite plus trop notre affaire, mais ça a des chances d'être du PPPoA.
Ce lien PPP transportera IP entre votre ordinateur et le BAS. Comme c'est du PPP, il y a une IP à chaque bout :
la votre, généralement dynamique, qui vous est attribuée lors de l'établissement de la session PPP par le serveur d'authentification,
à l'autre bout, celle qui va constituer pour vous votre passerelle par défaut (à ne pas confondre avec celle du routeur, situé plus loin, entre les tronçons 4 et 5 de l'illustration).